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L’HOMME À L’HISPANO

peintures de chasse. Et dans les grands couloirs pendaient les dépouilles de nobles animaux.

Antoinette, elle-même, avait veillé à ce que le couvert fût bien mis. Les armoires, les commodes recélaient des trésors d’argenterie et de linge orné. Mieux encore qu’à Biarritz, Georges sentit peser sur lui tout le poids de la richesse héréditaire des Coulevaï.

Il n’en fut pas moins gai. La joie de Stéphane, son bonheur inexprimé d’avoir enfin la présence de l’amour dans sa vieille demeure, éclataient dans chacun des mots qu’elle disait. Ils burent un vin charmant qui les enchanta. Le déjeuner terminé, elle voulut, en détails, lui faire les honneurs du domaine.

Ils parcoururent les allées ; elles étaient fleuries avec autant de soin que si les maîtres eussent toujours été présents. Des arbres de toutes les essences, favorisés par l’humide climat du sud-ouest, des chênes, des cèdres du Liban, des magnolias, des platanes, des sophoras, des châtaigniers, des figuiers, des sapins, des néfliers, des sycomores, d’autres encore de vingt espèces différentes, découpaient dans le ciel d’automne leur silhouette particulière. Et près de la maison s’étendait un étang revêtu d’une floraison.


Seul, il paraissait à l’abandon. Son eau était dorée et comme lourde, tachée par l’affleurement à la surface d’une lente décomposition, celle des