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ments par lui-même et par les personnes les mieux instruites, puisque c’était leur propre histoire. L’écrivain, qui paraît avoir été élevé à la cour du comte de Haynault, était tous les jours en commerce avec des gens à qui toutes les circonstances de cet événement, qui était récent alors, devaient être très-présentes et très-familières ; et il en écrivait l’histoire pour la reine Philippe de Haynault, qui y avait eu une si grande part. Jamais historien eut-il des garants plus certains des faits qu’il a rapportés ? Jamais en fut-il un, en qui l’on dût prendre plus de confiance qu’en Froissart, dans cette partie de son histoire ? Cependant M. Lancelot, dans plusieurs articles qui concernent l’histoire d’Angleterre de ces mêmes temps, a relevé plusieurs fautes de Froissart. Sa critique est fondée sur les actes originaux qu’il a eus entre les mains, et dont l’autorité est incontestable. J’appuie sur cet exemple, parce qu’il me paraît plus propre qu’aucun autre, à faire mieux sentir une vérité importante pour notre histoire, et qui a été tant recommandée par les auteurs les plus versés dans cette étude ; je veux dire l’extrême nécessité d’accompagner la lecture des historiens, de la comparaison des actes originaux des mêmes temps. Les uns donnent les éclaircissements qui manquent aux autres, tandis que ceux-ci ajoutent aux témoignages des historiens un