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VIE

rien de plus que ce qu’on en lit dans Froissart[1]. Il en parle comme d’un homme qui ne vivait plus : mais il vante son exactitude, les soins qu’il avait apportés à composer son histoire, et les dépenses considérables qu’il avait faites à ce sujet. Il le représente comme favori et confident de Jean, de qui il avait pu voir plusieurs grands événements, qui seront, dit-il, rapportés dans la suite ; car le comte qui était proche parent de plusieurs rois, avait joué un grand rôle dans la plupart de ces événements. Froissart, dans ces trente années qui sont antérieures à la bataille de Poitiers, en 1356, s’est bien plus étendu sur l’histoire des Anglais, que sur celle des Français : apparemment, il suivait en cela son auteur original, qui avait pris un intérêt plus particulier à l’histoire d’Angleterre, par les liaisons qu’elle avait avec celle du comté de Haynault. C’est sans doute ce qui fait que dans des manuscrits qui ne contiennent que les premiers temps de la chronique de Froissart, elle est intitulée Chronique d’Angleterre : c’est aussi, par une même suite, ce qui a fondé les reproches qu’on lui a faits d’avoir été partisan des Anglais, et mal intentionné contre les Français : accusation que j’examinerai dans la suite de ce mémoire.

Froissart n’avait pu, ce me semble, choisir un

  1. Voyez préface de la chronique de Richard II, t. 15 de cette série.