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VIE

d’où il arrive, ce me semble, qu’on y trouve plus de confusion, souvent même des omissions et des méprises, qu’il a été obligé de suppléer ou de relever dans la partie suivante. Ce sont apparemment ces divers suppléments qui lui font prendre dans plusieurs endroits le titre, non seulement d’acteur, c’est-à-dire auteur, mais encore celui d’augmentateur de cette histoire, et qu’il dit dans d’autres endroits, l’avoir emprise, poursuivie et augmentée.[1]


VI.
Des recherches que Froissart avait faites pour écrire l’histoire, et des soins qu’il s’était donnés à ce sujet.

On a vu dans mon précédent mémoire, avec combien de peines et de fatigues Froissart avait

  1. Froissart commence le cinquantième chapitre du troisième livre de son histoire, par ces mots : En si grande et si noble histoire comme ceste est, dont je, Sire Jehan Froissart, ay esté augmentateur et reciteur, etc.

    Sous l’an 1388, chap. 103, p. 264, t. XI, il dit : Je aucteur et augmentateur de ce livre, pour ces jours j’estoye sur les frontières de ce pays de Berry et de Poictou en la comté de Blois, de lez mon tres cher et honoré seigneur le comte Gui de Blois, pour lequel ceste histoire est emprise, poursuivie et augmentée.

    Parlant de la catastrophe de Richard II, roi d’Angleterre, année 1399, il dit : Pourtant que j’ay dictée, ordonnée et augmentée a mon loyal pouvoir ceste histoire, je l’escry pour donner cognoissance qu’il devint.