Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
VIE

marquer autant d’époques différentes, auxquelles il s’est arrêté dans le cours de son ouvrage ; soit parce que la matière lui manquait, ayant conduit sa narration jusqu’au temps où il écrivait ; soit qu’il voulût prendre quelque repos ou en donner à ses lecteurs. Mais ces endroits ne sont pas les seuls où Froissart a suspendu le cours de son histoire : on en remarque encore plusieurs, dont je tâcherai de fixer la date, ainsi que des autres, autant qu’il me sera possible. Avant que d’entrer dans cet examen, je m’explique sur la manière dont j’entends que Froissart discontinua de travailler a son histoire. Ce que j’ai dit de sa personne, nous le fait voir continuellement occupé de cet objet ; et plus de quarante années de sa vie, à commencer dès l’âge de vingt ans, se passent dans ce travail : mais dans un si long espace de temps, il en est un qui appartient plus directement à la composition de son ouvrage ; c’est celui auquel, après avoir fait de grands voyages et beaucoup de recherches, il rassembla ses matériaux, les mit en ordre, et en forma une suite d’histoire, telle que nous l’avons aujourd’hui. Comme il y a travaillé à plusieurs reprises, je tâcherai d’assigner à chacune de ces parties le temps qui lui convient, et de déterminer quand elle fut commencée et achevée, combien d’années l’auteur y employa, et les intervalles pendant lesquels il discontinua d’écrire.