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DE JEAN FROISSART.

Extrait d’un manuscrit tiré des archives du chapitre de Sainte Monegunde à Chimay, dans lequel se retrouvent les obits et fondations pieuses faites audit chapitre, et autres antiquitez. Folios 39 et 40 :

« L’obit de messire Jean Froissard, né de Valenciennes, chanoine et trésorier de ladite église qui florissoit l’an 1364, pourra icy prendre place pour la qualité du personnage, comme ayant esté chapelain-domesticq du prenomé Guy de Chatillion, comte de Soissons et de Blois, seigneur d’Avesne, Simai, Beaumont, etc., qui à aussi esté très-célèbre historiographe de son temps, et a escrit les guerres et chroniques, et choses les plus remarquables depuis l’an 1355 jusqu’à l’an 1400, selon que luy-même le rapporte en divers lieux de son histoire, et particulièrement au livre 4.e chap. 5, et comme aussi se voit par son éloge, dressé à sa louange par tel que s’ensuit :


Cognita Romane vix esset gloria gentis,
Pluirimis[1] hunc scriptis ni decorasset honos.
Tanti nempe refert totum scripsisse per orbem,
Quelibet et doctos secla tulisse viros !
Commemorent alios alii, super œthera tollam
Froissardum historie per sua secla ducem,
Scripsit enim historiam mage sexaginta per annos,

  1. Il faut lire sans doute pluribus.