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POÉSIES

Ne celle qui ne soit de li
Très bien contens de sa parolle.
Et adont Jonece parolle
Et demande : « Qu’en devons faire ?
» Jà savés vous par quel afaire
» Il furent premiers commencié.
» Nous avons enconvenencié,
» Celle ou cils qui mieulz parleroit
» Le chapelet par droit aroit.
» Dont, nous convient eslire un juge
» Qui dou chapelet donner juge,
» Car tant qu’à moi, pas n’en sui sages ;
» Et se n’est pas uns beaus usages
» Que cilz méisme qui devise
» Soit jugéour de la devise.
» Or nous fault entre nous savoir
» Où nous en porons un avoir. »
Et Desirs s’est lors tres avant
Et dist : « J’en sçai un, je m’en vant ;
» Qui est sages et bien apris,
» Plains d’onnour, de los et de pris. »
— « Et qui est cils ? » on li demande.
Il respondi à la demande :
« C’est cilz qui vault, il n’est pas doubte,
» Qu’on l’aime et prise et serve et doubte ;
» Le dieu d’Amours ! Or l’ai nommé,
» Et non mie si renommé
» Que je sui bien tenus dou faire.
» Mès pour nostre esbanoi parfaire
» Et nos souhès mettre à bon chief