Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/510

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
494
POÉSIES

Fuissent dedens grant quantité enclos,
Pour solacier,
Cardeneruels, merles et rosegnols
Et tous oiseauls amourous et mignos,
Et tous les jours en oïsse les mos.
Encor vodroi-je ou vregié dou parclos
Arbres et flours naissans de leurs estos
De tous regars et de divers compos
Ma dame aussi qu’on poet de tous bons los
Agracyer
Pour li et moi ensamble esbanoyer
En toute honnour. Là ne fault riens cuidier
Parlans d’amours et dou joli mestier
Et tous nos bons avoir et souhedier.
Nulle ne nuls, ne refus ne dangier,
Ne mesdisant qui font à ressongnier
Ne peuissent tourbler ne empecier
Nostre pourpos.
En tel estat non pas un an entier
Mès jusqu’à dont que Diex, pour nous jugier,
Vodra ça-jus ses signes envoyer,
Peuissons nous ensi solacyer,
En l’éage que nous aurons plus chier.
Se j’ai bien dit plus requérir n’en quier,
Mès en esté tout-dis sans point divier
Fust le temps nos.


Or voi assés qui me constrainst ;
Car com plus gelle et plus destraint
Aussi plus viennent en avant