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POÉSIES

» Car ses conditions sçavés,
» Queles eles sont et con fettes ;
» Et se Diex m’ayt ! vous en fettes
» Grandement à recommender,
» Quant, sans riens de li demander,
» Bon los li portés et bon pris.
» Je ne le blasme ne ne pris,
» Ne mies n’apertient à mi ;
» Ne pour servant ne pour ami
» Je ne l’ai encor retenu ;
» Ne nous ne sons là pas venu ;
» Si voeil-je assès qu’il me souviegne,
» De lui, et que tous biens li viengne
» Ne jà ne m’en verés arrière.
» Mès que je sois à sa proyère
» Si legierement descendans,
» Il n’avenroit en un cent d’ans.
» Et aussi ce ne seroit point
» Son proufit, gardés sus ce point,
» Que je li donnasse de sault
» L’amour de moi sans aultre assaut.
» Jà nen auroit savour ne goust
» S’il l’avoit à si petit coust ;
» Plus y poroit mettre que prendre.
» Or primes est il à aprendre,
» Si n’a que faire qu’il se carge
» De grant seing ne de pesant carge.
» Et qui par amours amer voelt,
» Si de ce acquitter se poet ;
» Ces deux choses li fault avoir.