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DE JEAN FROISSART.

» En tiesmoing ceste lettre ci
» Qui represente le malade. »
Adont mist avant la balade
Laquele ma dame reçut,
Car dou buissoncel le perçut.
Si en fui un peu resjoïs,
Car je voi qu’assés conjoïs
Est Desir, si com que je cuide.
Je ne me remu ne me uide
Dou buisson, mès ançois regarde
Celi qui moult sagement garde
L’ordenance de sa parolle ;
Car moult bel et à point parolle
Par bon sens et par grant avis
À ma dame, ce m’est avis.
Car s’il ne l’euist fait à point
Ma dame ne l’euist là point
Oy parler si longement,
Ne recéu si doucement
La balade qu’elle tenoit.
Mès trop bien elle s’abstenoit
Dou lire ; et s’elle aussi s’en garde
À chief de fois elle ans regarde,
Et puis ses yeus tantost en oste.
Or avoit elle là d’encoste
Foi, Franchise et Humilité,
Maniere, Jonece et Pité
Qui bien Desir oy avoient ;
Mès l’entente pas ne savoient
De ma dame, ne son afaire ;