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VIE

à Bruges, à l’Écluse, dans la Zélande, enfin dans son pays. Il accompagne dans le Cambrésis le seigneur de Couci au château de Crèvecœur que le roi venait de lui donner : il lui raconte ce qu’il avait vu, et apprend de lui différentes circonstances des négociations entre la France et l’Angleterre. Après avoir donné quinze jours à sa patrie, il passe un mois en Hollande auprès du comte de Blois, en l’entretenant de ses voyages. Il va s’instruire par lui-même du détail des négociations de la paix qui se traitait à Lolinghen. Il assiste à la magnifique entrée que la reine Isabelle de Bavière fait dans Paris. L’exactitude avec laquelle il parle du cérémonial observé entre le pape et le roi Charles VI à Avignon, semble prouver qu’il avait assisté à leur entrevue, d’autant plus qu’il est certain que Charles VI étant allé d’Avignon à Toulouse recevoir l’hommage du comte de Foix, Froissart s’y trouva, et entendit leur conversation. Il ne se passait rien de nouveau, comme on le voit, dont Froissart ne voulût être témoin : fêtes, tournois, conférences pour la paix, entrevues de princes, et leurs entrées, rien n’échappait à sa curiosité. Il paraît qu’au commencement de 1390, il retourna dans son pays, et qu’il ne songeait qu’à reprendre la suite de son histoire, pour la continuer sur les instructions qu’il avait amassées de tous côtés avec tant