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POÉSIES

Me dist : « Vous vos ahatiés hier
» De porter, comme bons vassaus,
» Les merveilles et les assaus
» Qu’aux pluisours jones gens aviennent
» Qui par ce buisson vont et viennent ;
» Et je vous voi jà recréant.
» Amis, amis, je vous créant
» Que quant de ci vous partirés
» Vraies ensengnes en dirés
» À ceuls qui oïr les vodront,
» Par quoi mirer il s’i porront. »
— « Haro ! di je, j’en sçai assés
» Car je sui jà mas et lassés.
» Estes vous pour ce ci commis ?
» Venus le m’avoit bien prommis,
» Que, se longuement je vivoie
» Et avecques vous arrivois,
» Que j’auroie à souffrir foison.
» Et se vous scavés la poison
» De ceste ardour qui m’est si griés,
» Je vous pri, qu’elle me soit briés,
» Car pas ne sui fors pour porter ;
» Se m’en poriés bien déporter,
» Car ce fais ci trop fort me charge.
» Je n’ai pas apris si grant charge.
» J’estoie assés à paix avant,
» Quoique dangiers me fust devant.
» Mieuls ameroie o lui tout dis
» Et refusés et escondis
» Que d’estre en penitence tele.