Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/427

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
411
DE JEAN FROISSART.

En nom de tout esbanoi,
Ma dame, je vous envoi
De coer parfet
Tout ce q’un amant prommet
En bonne foi
Assés je me recognoi etc.

Et voeil vivre sans soussi
Lies et gais, je le vous di ;
Car j’ai esté
Trop pensieus jusques à ci
Car votre amour m’a saisi
Et si navré

Que j’en perc sens et arroi ;
Mes li bien qu’en vous je voi
Me font si fel
Que de péril m’ont hors tret
Par leur chastoi
Assés je me recognoi etc.


Franchise, qui moult est courtoise,
Sa vois joliement entoise
Pour chanter à bonne maniere
Avecques sa serour, Maniere.
Moult furent belles et doucettes,
Et bel ouvroient leurs bouchettes
En chantant les deus damoiselles.
Vermeilles orent les maisselles
Et bel estoient coulourées.
Illoec furent moult aourées