Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/422

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
406
POÉSIES

» Vallet de seignour et de dame
» Est on tenu de deporter.
» Vous ne vous povés pas porter,
» Encontre euls, ensi que vodriés ;
» Car trop mesfaire vous poriés.
» Souverain ont que vous doubtés.
» Si vous pri, que vo coer dontés
» Telement que de nuls des trois
» Vous ne soyés jà plus destrois
» Qu’il vous ont esté jusqu’à ci.
» Cryés les tout à Diex merci !
» Mieuls les povés ensi conquerre
» Que par euls follement requerre.
» Vous avés souvent oy dire :
» Douce parolle fraint grant ire. »
Moult m’estoit la doctrine honneste
De Jonece qui m’amonneste
Si souef et si bellement.
Et quoique ces trois fellement
Me regardaissent de travers,
Se recommence encor ses vers
Jonece, qui est dalès mi
Et qui me clamoit son ami
Et me recorde des pucelles
Et dist : « Compains, oés d’icelles ;
» Sept en y a tout d’un arroi.
» Dignes sont pour servir un Roi ;
» Je le vous créant et prommès
» Les véistes vous onques mès ? »
Et je responc : « Je ne sçai voir ;