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DE JEAN FROISSART.

» Jà le poes bien savoir par ti.
» Lie as le coer et non le corps
» Se je di voir, si le m’acors.
» Or chemines tout dis avant.
» Tu vois ta dame ci devant
» Qui s’esbanoie et se deduit
» Quant jones gens sont en deduit.
» On se poet d’eulz trop mieulz fyer ;
» Et te puis je bien afyer
» Que dont qu’il fuissent en courous,
» Le coer grandement amourous
» Soloies tu jadis avoir. »
Et je, qui desir à scavoir
Nouvelletés, responc : « Amis,
» Vos deus exemples m’ont jà mis
» En une pensée nouvelle
» Qui voirement me renouvelle
» Les amourettes de jadis,
» Mès je ne sui pas bien hardis
» Pour estre venus ne alés
» Là où je ne sui appellés.
» Bien sçai comment jà il en prist
» À Action, qui s’i mesprist,
» Quant ou bois s’embati sus celles
» Qui furent nimphes et pucelles
» À Dyane la tresmontainne
» Qui s’ombrioit à la fontainne. »
Dist Jonece : « En scés tu le compte ? »
— « Oïl, di-je. » — « Or le nous compte ? »
— « Volentiers. » Et entroes qu’il m’ot