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POÉSIES

» Tamaint visce en son coer pourist ;
» Et jusqu’à dis ans le nourist.
» Apres vient Mars qui douze ans regne.
» Celle a sus l’omme un moult garant regne,
» Car par lui prent la cognoissance
» Que c’est d’avoir et de poissance.
» Adont voelt li homs qu’on l’onneure,
» Bien li samble qu’il en soit heure.
» D’estre appellés et avanciés
» Ne seroit il jà estanchiés.
» Ceste planete est dure et fière ;
» N’est nulle qui à li saffiert
» De grant orgoeil et de fierté.
» Toutes guerres tient en chierté
» Hustins, meslées et desbas.
» À tels choses prent ses esbas,
» Et encline l’omme à acquerre
» Soit par grant art ou par conquerre.
» Puis vient Jupiter tout le cours
» Qui à l’omme fait grant secours ;
» Car d’outrages et de folies
» Et de pluisours melancolies
» Où jadis il s’est embatus
» Et dont il a esté batus,
» Tant par lui com par l’autrui ire,
» Compains, vous povés moult bien dire
» Que la planette l’en delivre,
» Et plus segur estat li livre
» Qu’on doit prisier et honnourer,
» Car elle li fait savourer