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POÉSIES

Quant il y est, se s’i ombrie.
Ensi avec moi se sobrie,
Si com un jone homme doit faire
Attaint del amoureus afaire ;
Tenir doit toute vie sobre,
Ou aultrement trop il s’obprobre
Et vient un temps qu’il s’en chastoie.
Une fois dalès lui estoie.
Si l’araisonnai dou buisson
Où j’avoïe jà grant fuison
Cheminé à mont et à val,
Une heure à pié l’autre à cheval.
Et li dis : « Compains et amis,
» La dame qui o vous m’a mis
» Me dist jà que vous me diriés,
» Endementroes qu’o moi sériés,
» De ce bel buisson l’ordenance
» Et grant part de la gouvrenance.
» Se cest chose qu’on puist savoir
» Cognoissance en vodroie avoir. »
— « Oil, ce respondi Jonece.
» Il nest riens de quoi on n’adrece.
» Tout ce que j’en sçai vous orés ;
» Sus ce aviser vous porés.
» Compains, comment que par samblance
» J’ai la coulour jonete et blance,
» Si fui-je aux escoles jadis,
» Il y a des ans plus de dis ;
» Et là nous lisoit à le fie
» Uns mestres en philozophie