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POÉSIES

» Et encores, pour mieulz sentir
» Que vrai le trouvés et entir,
» Vous li monsterés hault et bas
» De vos depors pluisours esbas.
» Faittes li tant quil vous souffisse ;
» Car bien affiert à vostre offisce
» Que vous soyés courtois et gens
» À toutes amoureuses gens. »
Et Jonece respondi lors :
« Dame, mon coer, aussi le corps
» Avés tout prest à vo service.
» On ne me vera jà si nice
» Qu’à ce que vous me commandés
» Vous ne autrui riens amendés.
» Je prenc le jone homme en ma garde. »
Et Venus qui lors me regarde
Prent congié et d’illoec se part.
Elle me lait, Diex y ait part !
O Jonece mon compagnon.
Ënsi souvent s’accompagne on.
Je fui tos acointés de li,
Car je le vi friche et joli,
Jone et gent, courtois et discré,
Obéissant à tout mon gré,
Très enterin et moult engrant.
Nous sons d’un eage et d’un grant,
D’une manière et d’un aler,
D’une vois et tout d’un parler ;
Et c’est chose qui bien s’acorde.
Car le philozophe recorde