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DE JEAN FROISSART.

Car je ni vi tuiel ne bus
Dont j’en estoie tous abus.
Et pensieus que ce voloit estre
Dont il pooit croistre ne nestre
Qui le portoit. Riens n’en savoie,
Mès onques tel véu n’avoie
En Vermendois, ne en Bapaumes ;
Car il estoit plus hault cens paumes
Que nuls qu’on en peüist trouver.
Et encores pour esprouver
La grandeur, se je le peuisse,
Ou se faire je le sceuisse,
Volontiers y fuisse avenus.
Mès je ne sçai mie se nuls
Le poroit justement comprendre.
Nom-pour-quant pour le compas prendre
Dou milieu, selonc tout mon sens,
Au cheminer avant m’assens.
Mès tant ne me sçai eslongier
Que j’en neuisse riens voir jugier
Pour faire question ne prueve.
Car tout-dis ou milieu me trueve
Par samblance, non par raison.
Ensi le lais par tanison,
Et emploie aillours mon pourpos.
Ce buisson dont je vous pourpos
Avoit une couleur très propre
Qui n’estoit mies de sinopre
D’or, ne d’argent, ne de noir pur ;
Ançois se traioit sus l’azur,