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DE JEAN FROISSART.

Qui me peuist faire escaufer,
Ensi que mon image a fait.
Or le voeil servir, et de fait,
Car moult m’en vaudra le regard.
Quant je l’imagine et regard,
Le temps passé me ramentoit
Et tout ce que mon coer sentoit
Lorsque ma dame regardoie
Pour laquele amour tous ardoie.
Or ai-je le fu descouvert,
Et le petit pertuis ouvert
Par où les estincelles sallent
Qui me renflament et rassallent,
Et ralisent cel ardent fu ;
Tout ensi com Acillès fu
Pour Polixena la riant,
La fille au noble Roy Priant,
Entroes que les trievves duroient.
Les Troyens qui moult curoient,
Et les dames de hault parage,
De venir en pelerinage
Ens ou temple d’Apolinis
Pour Hector qui estoit finis ;
Dont un jour Acillès y vint
Véoir les dames. Or avint
Que sa voie bien assena,
Car la belle Polixena,
Qui de beauté resplendissoit,
Encontra que dou temple issoit ;
Et lorsqu’il perçut la pucelle