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POÉSIES

» Si prenderont leurs hoirs exemple. »
— « Volontiers ! Premiers vous exemple
» La bonne, qui pourist en terre,
» Qui fu royne d’Engleterre ;
» Phelippe ot nom la noble dame.
» Propisces li soit Diex à l’âme !
» J’en sui bien tenus de pryer
» Et ses largheces escryer,
» Car elle me fist et créa ;
» Ne onques voir ne s’effréa,
» Ne ne fu son coer saoulés
» De donner le sien à tous lés.
» Aussi sa fille de Lancastre.
» Haro ! mettés moi une emplastre
» Sus le coer, car, quant m’en souvient,
» Certes souspirer me convient
» Tant sui plains de melancolie !
» Elle morut jone et jolie
» Environ de vingt-et-deux ans,
» Gaie, lie, friche, esbatans,
» Douce, simple, d’humble samblance.
» La bonne dame ot à nom Blanche.
» J’ai trop perdu en ces deux dames ;
» J’en tors mes poins, j’en bac mes palmes.
» Encor ot la noble Royne
» Une fille de bonne orine
» Ysabiel, et de Couci dame.
» Je doi moult bien proyer pour l’ame ;
» Car je le trouvai moult courtoise
» Ançois qu’elle passast oultre Oise.