Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
DE JEAN FROISSART.

de son ministère, il ne nous apprend autre chose sinon que les taverniers de Lestines eurent cinq cents francs de son argent dans le peu de temps qu’il fut leur curé. On lit dans un journal[1] manuscrit de l’évêque de Chartres, chancelier du duc d’Anjou, que suivant des lettres scellées du 12 décembre 1381, ce prince fit arrester cinquante-six quayiers de la Chronique de Jehan Froissart, recteur de l’église parrochiale de Lescines, que l’historien envoyait pour être enluminés, et ensuite portés au roi d’Angleterre ennemi de la France.

Froissart s’attacha depuis à Venceslas de Luxembourg, duc de Brabant, peut-être en qualité de secrétaire, suivant l’usage dans lequel étaient les princes et les seigneurs, d’avoir des clercs qui faisaient leurs affaires, qui écrivaient pour eux, ou qui les amusaient par leur savoir et par leur esprit. Venceslas avait du goût pour la poésie : il fit faire un recueil de ses chansons,

    le nom de Liptinæ ou Lestinæ. Froissart l’appelle Lestines, et d’autres auteurs Letines, Liptines et Lessines. Ce dernier nom est celui qu’elle a retenu. C’est une petite ville située sur la rivière de Denre, à deux lieues d’Ath au sud, et de Grammont vers le nord, et à quatre lieues d’Enghien. L’église paroissiale est dédiée à saint Pierre, et son curé est un archiprestre de la chrestienté, sous le diocese de Cambray. Voy. Valois Not. au mot Liptinæ, les Délices des Pays-Bas, tom. 2, pag. 60 et suivantes, et Maty, Dict. géog.

  1. N.o 587 de la bibliothèque de Colbert, réunie à celle du roi. Ce manuscrit est le même dont la Laboureur a rapporté un extrait à la tête de l’histoire de Charles VI, pag. 57, jusqu’à 70.