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POÉSIES

Nom-pour-quant le sanc me frémi,
Quant la plaisance m’en sourvint
De ce qu’enchéir me convint
À nommer le nom de la belle.
Je m’en tinc un garant temps rebelle.
Mès quant j’oc bien examiné
Mon avis, et déterminé,
Je m’escusai par une voie ;
C’est drois que m’escusance on voie.
Quant Plaisance et Desir s’assamblent
Le fu, par exemple, il ressamblent
Qui bruist tout ce qu’il attaint.
Plaisance ensi le coer destraint ;
Et Desirs le fait desirer
Qui ne s’en voelt pas consirer
Jusqu’à tant que la fin il sace
Envers quoi Plaisance le sace.
Et adont si fort le mestrie
Que de trestous pourpos le trie,
Fors de celi à quoi il tent.
Et pour ce que Desirs estent
Sa vertu en tout coers humains,
Je le remonstre ensi au mains,
Qu’on m’en tiengne pour escusé ;
Car Plaisance ma acusé
À dire tout ce que je di ;
Aultrement ne m’en escondi.
Mès telement nous pense mettre
Sans nommer nom, sournom ne lettre,
Que qui assener y saura