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VIE

son extraction. On peut seulement conjecturer d’un passage de ses poésies[1], que son père qui s’appelait Thomas, était peintre d’armoiries. Nous trouvons, dans son histoire, un Froissart Meullier, jeune écuyer du Haynaut, qui signala sa valeur à l’assaut du château de Figuières en Espagne, que les Anglais et les Gascons attaquèrent en 1381. Son pays et son nom donnent lieu de penser que notre historien pouvait bien être son parent, et comme lui d’une famille noble. Froissart est qualifié chevalier à la tête d’un Mss. de l’Abbaye de St.-Germain-des-Prez ; mais comme il n’a ce titre dans aucun autre Mss., quoique nous en ayons de plus anciens et de plus authentiques, il est vraisemblable que le copiste le lui aura donné de sa propre autorité.

Son enfance annonça ce qu’il devait être un jour. Il montra de bonne heure cet esprit vif et inquiet, qui pendant le cours de sa vie ne lui permit pas de demeurer long-temps attaché aux mêmes occupations et aux mêmes lieux. Les différents jeux propres à cet âge, dont il nous fait un tableau également curieux et amusant, entretenaient en lui un fonds de dissipation naturelle qui exerça souvent, dans le temps de ses premières

  1. Dans une pastourelle à la page 284 de ses poésies Mss. n.o 7214 de la bibliothèque du roi, qui est celui que je citerai toujours, quoiqu’il y en ait un autre, n.o 7215.