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SUR L’HISTOIRE DE FROISSART.

les prétentions anglaises, je crois que les termes dans lesquels il s’exprime, étant bien examinés, formeraient du moins une présomption contre eux. Je ne désespère pas qu’on ne nous donne un jour toutes les preuves qu’une bonne critique et une lecture réfléchie des monuments de ce siècle peuvent fournir sur un point d’histoire qui importe également à la gloire de la nation, et à la vérité.

Le combat singulier proposé en 1354, entre les rois de France et d’Angleterre, fait encore un sujet de disputes entre les historiens des deux nations. Suivant les Français, le défi fait au nom du roi Jean, ne fut point accepté par Édouard. Selon les Anglais, celui-ci provoqua le roi de France, qui refusa le combat. Froissart décide formellement pour les Français. Le roy de France, dit-il, alla après jusqu’à St. Omer, et luy manda (au roi d’Angleterre) par le mareschal d’Authain et par plusieurs autres Chevaliers, qu’il le combattroit s’il vouloit corps à corps, ou pouvoir contre pouvoir, à quelque jour qu’il voudroit. Mais le roy d’Angleterre refusa la bataille, et repassa la mer en Angleterre ; et ledit roy de France retourna à Paris.

À ces exemples, je pourrais ajouter beaucoup d’autres passages, où il donne de grands éloges, tant aux peuples qu’aux seigneurs qui se signalèrent par leur attachement au parti des Français,