Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
Méliador

29665 « Or tost, hiraus, alés la hors, »
Ce dist li rois, sans detriance,
« Et criiés par bonne ordenance
« Le pris, vous savez bien a qui,
« A celui qui a si bien hui
29670 « Tournoiiet, qui le soleil porte. »
Hiraut issent hors de la porte
Et crient hault, a longe alainne :
« Le pris, le pris, on le demainne
« Au chevalier au soleil d’or.
29675 « Est il nulz qui point sace encor
« Son logeïs ? Menés nous y. »
Il me samble c’on entendi
La vois des hiraus, sus les camps,
Par varlès et par paysans.
29680 Si respondirent a leur vois :
« Oïl, il est la en ce bois ;
« Celle part le veïsmes traire. »
Et hiraut, sans point d’arrest faire,
S’en chevaucent de celle part,
29685 Criant le pris ; il leur est tart
Qu’il l’aient veü et trouvé.
Si bien sont li hiraut mené
Que il viennent au logeïs
De Melyador, ce m’est vis.


29690
Lansonnès, qui estoit moult sages, f. 218 a
Quant il voit venir telz messages,
Si en a grant joie en son coer,
Mais il ne vodroit a nul fuer
Encor que li hiraut pour l’eure,
29695 Quoi que son signeur on honneure,
Le cogneuissent nullement.
Et pour mettre y empecement, [1]

  1. 29697 empecement, B empeecement.