De quoi Phenonée a briés mos
Fut couroucie malement,
Mais on n’i peut amendement
Mettre ; tout ce li couvint faire.
Luciienne, sus cest afaire,
S’en retourna en sa contrée.
Or fu Phenonée asseulée,
Mais au partir conseil donna
Et moult sagement ordonna
Que Phenonée, sa cousine,
On envoiast vers la roÿne
Genoivre, la moullier dou roy,
Et la ordenance et arroi, f. 198 d
Avoech les dames de Bretagne,
Aprenderoit oultre l’ensengne,
Et se li anuieroit mains
Que dont que elle fust dou mains
Toute seule et sans compagnie,
Car par nature elle estoit lie.
Pour ce ne desiroit riens el
Que d’avoir solas a l’ostel,
Et ossi approçoit li termes
C’on veroit les preus et les fermes
Retourner pour leurs .v. anées.
Et tant savoit de ses pensées
Que elle iroit la volentiers,
Pour aprendre les chevaliers
De la Grant Bretagne a cognoistre,
Et son nom et son pris accroistre,
De quoi au conseil Luciienne,
Qui en fu ensi que moiienne,
Li dus Patris s’i acorda
Et la tout l’estat recorda
Que sa fille tenroit a court.
Chil ne furent ne fol ne lourt
Que on mist en sa compagnie.
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