e soir n’a riens qui li desplaise
Melyador, mes paix et aise
Le tinrent et sans nul courous,
Car Lucanor, qui estoit tous
En son commant par foy jurée,
N’euist consenti pour riensnée
Que on euist autrement fait.
Il li fist de cuer et de fait,
Ce soir, tres bonne compagnie.
Au matinet, a chiere lie,
Parti de la Melyador.
Nous lairons de li tant c’a or,
Et de Saigremor parlerons,
Et de Dagor, qui est ses homs,
Qui vers le roy Artu le mainne.
Messires Dagors en grant painne
Se met, que de l’enfant moustrer
Tous fais d’armes et enhorter,
Comment uns gentilz homs doit vivre.
On en pourroit faire .i. grant livre
De tout ce qu’il li met devant,
De jour en jour, en chevaucant,
Et Saigremor y tent l’oreille,
Qui tous s’encline et s’appareille
A l’entendre et au retenir. f. 187 c
Ensi s’en peurent il venir,
Quant passet eurent la riviere
De Clarense, orghilleuse et fiere,
A .i. port c’on dist Sigamois,
Tout droit ens ou pays galois.
Sitos qu’en Gales sont entré,
Il demande par amisté
A chiaus qu’il truevent environ
Le droit chemin a Carlÿon ;
On leur ensengne bonnement.
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