Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
Méliador

24990 « Grant plaisir, il n’est mies doubte,
« Car men affection est toute
« De telz damoisiaus avancier,
« Puis qu’il aiment et tiennent cier
« Honneur, ou cas qu’il y entendent
24995 « Et de grant volenté y tendent. »



Messires Dagors se resvelle,
Qui tient a une grant merveille,
Ce que Melyador recorde,
Et toutes fois il li acorde
25000 Moult liement et dist : « Chiers sire,
« Tout ce que volés faire et dire,
« Vis m’est c’est bon que je le sace,
« Mais se rencontre et trueve en place
« Quel que chevalier que ce soit,
25005 « Ensi que combatre on se doit,
« Recoelliés sera a l’espée. »
Dist Melyador : « Bien m’agrée.
« Faites tout ce que bon vous samble. » f. 184 c
Lors ne parlerent plus ensamble,
25010 Mais se partirent l’un de l’autre.
En portant les lances sus fautre
Tantost se furent eslongié.
Melyador, puis le congié
Que il ot pris au dit Irois,
25015 Appella a moult basse vois
Flori, l’escuier a Florée.
Se li dist : « Amis, or est née
« La journée que partirés.
« Par devers mes dames irés,
25020 « Et avoecques toutes nouvelles
« Me recommenderés a elles. »
Ja estoit une lettre escripte,
Seellée, belle et petite