Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
363
Méliador

« Que nous le poons couroucier.
« On ne doit pas .i. chevalier
« Ensi mener que le menons.
21675 « Je vous pri que le rappelions
« Et li disons en verité
« Que s’il a chevaliers esté,
« Bons et preus, qu’il le soit encores,
« A ceste fin que les memores
21680« En puissent venir devant nous. »
— « Phenonée et fins coers tres doulz, »
Ce dist Luciienne, « attendés f. 160 a
« Et mies si tost n’estendés
« Vos grasces ; ce seroit folie.
21685 « Saciés que je sui consillie
« Comment je li responderai,
« Et sur ce querir je l’irai. »
— « Or alés. » Luciienne part
Et si s’en vient de celle part
21690 Ou Agamanor se tenoit.
Si l’acene et, quant cilz le voit,
Il est tantost sallis avant,
Ou point ou il estent devant.



Agamanor est revenus
21695 Entre les dames, dont tenus
Est longement, bien le veés ;
Mais c’est trop grandement ses grés,
Car il ne vosist ailleurs estre.
Luciienne au costé senestre
21700 Se tient et li parolle ensi :
« Biau sire, vous serés pour mi
« Hui ce jour nommés chevaliers,
« Et aultres jours se li mestiers
« Est trouvés de chevalerie
21705 « En vous, de ce ne doubtés mie,