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Méliador

« Et que ce soit voirs, je m’en vant,
« Que bien vous dirai quels il sont. »
Et Luciienne dist adont :
« Oïl, nous les volons oïr
21410 « Pour vos parolles averir. »
Adont cil, par bonne science,
Le premier rondelet commence. f. 158 a


Rondel.

Le jour de l’an, par ce bon jour,
En estrine vous voel donner
21415 Mon coer, ma pensée et m’amour,
Tres doulz amis, sans ja roster.

Soiiés certains que, sans faulz tour,
Tout men vivant vous voel amer.
Le jour de l’an, etc.

21420 Car j’en reçoi tele douçour,
Seulement par le doulz penser,
Qu’il n’est ne painne ne dolour
Qu’en mon coer puisse demorer.
Le jour, etc.


21425 « 
Siques, ma douce dame ciere,
« Quant je regardoie en la ciere
« Celle a la quele amour tendoie
« Et si doulz parlers entendoie,
« Qui issoient hors de son cuer,
21430 « Comment que pas ne fust ma suer
« Et qu’elle tenist pour son frere
« Le chevalier, c’est cose clere,