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Méliador

« En esperance bonne et gaie
21335 « D’avenir a ceste Hermondine,
« Pour qui mains chevaliers chemine.
« S’ay poursieui a mon pooir
« Tout le temps les armes, pour voir,
« Et fui au tournoy de la Garde.
21340 « Mais, ma dame, quant je regarde
« As mieulz faisans, il y ot la
« .I. chevalier qui s’esprouva
« A moy, et jou a li, .iii. fois ;
« Dont par chiaus de qui li tournois f. 157 c
21345 « Fu veüs, savoir vous poés
« De nos apertises assés.
« Mais je falli la a l’onneur
« De l’esprivier pour le milleur ;
« Cilz l’ot qui le soleil d’or porte,
21350 « En qui proece se deporte
« Et, qui demander m’en vodroit,
« Il le conquist certes de droit.
« De puis ce tournoy de la Garde,
« Ma dame, a mon temps je regarde
21355 « Et comment je l’ay alewé,
« Mais pas ne l’ay si empriemé
« Que de tout me puist souvenir.
« De puis peuimes nous venir,
« Moi et cilz dont ores parloie,
21360 « Tout d’encontre et sus une voie,
« Et jou qui avoie en mon cuer
« Le mautalent, qui a nul fuer
« N’en estoit encores partis,
« De ce qu’il m’ot tolut le pris,
21365 « L’envaÿ d’un cours de la lance,
« Et la fumes a l’ordenance
« De jouste et de bataille assés,
« Et euist voir estés outrés
« Li uns de nous, il n’est pas doubte.