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Méliador

Et ceste respont sans detri :
« Chiere cousine, je l’otri. » f. 156 a



A tant Luciienne se part
21140 Et si s’en vient a celle part
La ou li dis chevalier fu.
Se li dist : « Venés, venés. » — « U
« Volés vous, dame, que je voie ? »
Celle respont : « Sieués ma voie.
21145 « La vous menrai ou vos cuers tent. »
Et quant Agamanor entent
Que c’est en la cambre sa dame,
S’en est tous resjoïs, par m’ame.
De la se part, plus ne demeure :
21150 En la cambre viennent en l’eure.
Or est Agamanor venus,
Qui s’est la en present tenus,
Sans parolle mouvoir ne dire.
Phenonée prist a sourire
21155 En regardant vers sa cousine,
Et celle qui fu moult benigne
Commença ensi a parler :
« Se vous me voliés enfourmer,
« Biau sire, de vostre querelle,
21160 « Vostre cose en seroit plus belle ;
« Car ma cousine qui ci est
« Ne fera riens, s’il ne me plest.
« Elle est mise en ma gouvrenance. »
Agamanor ot l’ordenance
21165 Des dames et voit la maniere ;
Lors parolle et dist : « Ma tres chiere
« Damoiselle, pour Dieu merci,
« Se je sui venus jusqu’a ci,
« Saciés loyauté m’i amainne,
21170 « Pour l’amour de vostre germainne,