Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
321
Méliador

Le tournoy bellement ordonne
Et tout ensi qu’il se porta
20245 Et comment le pris enporta
Par tres bonne chevalerie,
Et comment il vint la nuitie
Veoir les dames ou chastiel.
Tout oevre si bien et si biel
20250 Que c’est plaisance au regarder,
Et puis le va enrondeler
Moult bellement en .i. baston.
Au preudomme dist en bas ton :
« Biaus hostes, g’irai au manoir
20255 « Veoir Phenonée et savoir
« S’acater vodroit mon ouvrage. f. 149 c
« Au retour arés bon buvrage,
« Car j’aporterai des deniers. »
Et li hostes dist : « Biaus ouvriers,
20260 « Alés par tout ou il vous plest,
« Car moy et mes hostelz si est [1]
« Dou tout a la vostre ordenance. »
Adont Agamanor s’avance,
Qui en l’ostel plus ne demeure,
20265 Et se part de Tarbonne en l’eure,
Car pas n’estoit lonch de le porte ;
Son ouvrage avoech li emporte.
Tant a alé qu’il est venus
La ou li hostelz fu tenus
20270 De Phenonée, ens ou biau bois,
Ou jeuer aloit a le fois
O Luciienne, sa cousine.
Encores a la bonne estrine
Y estoit elle, quant la vint
20275 Agamanor, qui quois se tint
Tant qu’il en ot oÿ nouvelles.

  1. 20261 et mes hostelz, B et vos hostelz.