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Méliador

« Et en imaginations,
19860 « Sus son frere et sus mes paroles,
« Que pour reviaus ne pour caroles,
« Pour danses ne pour esbanois,
« C’on fist devant li bien .i. mois,
« Elle ne se pooit partir
19865 « De ce pourpos, sans nul mentir ;
« Mais fu en peril d’estre morte,
« Et est encor, pas n’est trop forte
« Qu’elle ne soit toute pesans.
« Ses peres, qui n’a plus d’enfans
19870 « Dalés li et qui forment l’aimme,
« Car sa belle fille le claime,
« En est durement esbahis.
« Par conseil, ma dame on a mis
« En .i. manoir, dehors Tarbonne,
19875 « Avoecques li une tres bonne
« Damoiselle de son parage,
« Qui est de plus meür eage
« Qu’elle ne soit, qui le conseille,
« Et qui l’ordonne et appareille
19880 « Moult doucement en tous estas.
« Siques, chiers compains, sur ce cas
« Que vous m’oés chi recorder, f. 146 d
« Puis ensi venir et aler,
« Et irai aval et amont,
19885 « Car ensi fait jurer le m’ont
« Li dus et ses consaulz ossi,
« Que retourner ne doi vers li
« Se li raporterai nouvelles
« Toutes vraies, bonnes et belles,
19890 « De son frere Melyador.
« Remoustré le vous ay desor
« Pour savoir s’en aucune adrece
« Vous m’en feriés. » Et lors se drece
Bertoulès, et si jure s’ame