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Méliador

« Bien me poés tout vo secré
« Dire chi en confession ;
19565 « Car je n’ay aultre affection,
« Fors que de l’oïr et d’entendre
« Pour vostre joie et santé rendre,
« Dont vous estes .i. pau arriere.
« Je cognois bien a vo maniere
19570 « Que vous estes sur l’ain dou dire.
« Pas ne me devés escondire
« Telz coses que je vous demande ;
« Ce vous sera joie trop grande
« Mille fois apriès que devant. »
19575 Phenonée le couvenant
Voit et entent de sa cousine,
Et comment elle l’endoctrine
Et s’i asseüre dou tout. f. 144 c
Et adont jusques au debout
19580 Li recorde sans riens celer
Et, quant elle lait le parler,
Si dist : « Cousine, or vous taisiés
« Et vo coer .i. peu miex aisiés
« Qu’il n’a été jusques a ci.
19585 « Car puis c’Amours, par sa merci,
« Vous a lachiet de sa chainture,
« J’en prise trop mieulz l’aventure
« Que je ne faisoie en avant.
« Moi et vous ferons, je m’en vant,
19590 « Des rondelès, et des cançons
« Et des jolies pareçons
« Pour nous resjoïr et esbatre.
« Encores en sai jou tels .iiii.
« Des rondelès biaus et jolis
19595 « C’anten amoureusement fis. »
Et Phenonée lors respont,
Qui moult doucement le semont,
Que elle en voelle la .i. dire ;