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Méliador

Car evous venu a le porte
18230 Le chevalier qui se deporte
A heriier chiaus dou chastiel,
Qui se gouverne bien et biel,
A gise de bon combatant,
Et dist : « Ou est il ? » en estant
18235 Sus son cheval, moult bien armés.
« Vous de laiens, se vous avés
« L’onneur de vo dame a garder,
« Si me venés a regarder ;
« Si vous combaterés a moy.
18240 « Se peu en y a, par ma foy,
« D’un, j’en voel .ii. ou .iii. ou .iiii.,
« Et se tous ne les puis abatre
« Je soie vostres prisonniers. »
Ensi disoit li chevaliers
18245 Qui Buïns estoit appellés.
Encores a il dit : « Alés,
« Alés querre vo campion.
« Ne sçai comment il a a nom,
« Mais tantos combatus sera.
18250 « Mes corps au sien s’esprouvera,
« Ançois que jamais m’en retourne. »
Ensi le chevalier s’aourne
Devant la porte en rampronant
Chiaus de Valerne, et en disant
18255 Qu’il est de combatre tous près. f. 134 d
Ces nouvelles, par mos exprès,
S’en vinrent a Melyador
Et a la dame qui encor
Dedens la cambre se tenoit,
18260 Ou elle la menet l’avoit.



Et quant Melyador oÿ
De ce Buïn parler ensi,
Qui s’ahatissoit de combatre