Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
240
Méliador

Il est .i. petit avanciés,
Et se part et s’en va avant,
Et la damoiselle devant,
17480 Qui l’alume et entre en sa cambre,
Qui estoit listelée d’ambre.
Florée et Hermondine estoient
Dalés le lit ; la s’arrestoient.
Or fu Melyador souspris
17485 Et de langage mus et pris,
Quant il vit sa dame en la chiere.
Toutes fois pas n’est trais arriere,
Mais s’avance moult doucement,
Et salue benignement
17490 Hermondine et sa compagnie.
Et celle, qui fu esbahie
Quant le chevalier vit venant,
S’est retrette et non mise avant.
Adonques Florée s’avance,
17495 Qui bien en vit la contenance
Que pris estoit et elle prise ;
C’est une cose que moult prise.
Si respondi pour sa cousine,
Et tant sachiés c’a Hermondine
17500 Fist la response trop grant bien,
Car matere y prist et engien
De parler puissedi assés,
Et dist : « Sire, en avant passés.
« Vous soiiés li tres bien venus.
17505 « Vous avés esté la tenus
« En une cambre longement.
« Ne vous anuist, car vraiement
« Toutes coses ont leur saison.
« Il nous couvenoit par raison
17510 « Ouvrer, et pour chiaus apaisier f. 129 b
« Qui nous poroient mesaisier
« De langage ou de jalousie ;