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Méliador

« Le pris, si com j’ay oÿ dire.
« Il n’y en a nul qui ne tire f. 118 a
« A vostre amour, saciés, pour voir.
15985 « Vous porés au jour d’ui veoir
« Faire mainte grant apertise. »
Et si com Florée devise
Ses parolles, evous venant,
En tres biel et bon couvenant,
15990 Chevaliers qui hors dou bois sallent,
Et ensi qu’il viennent assallent
L’un l’autre, a bien trencans espées.
Lors se commencent les meslées,
De toutes pars, devant les dames.
15995 Ce seroit et virgongne et blasmes
A Melyador le vassal,
Puis qu’il est armés a cheval,
Se la ne se faisoit cognoistre
Pour son pris encor plus accroistre.
16000 .I. chevalier a encontré ;
De l’espée l’a si frapé
Qu’il le fait jus cheoir a terre.
Ensi se commence la guerre.
Tout se sont priès mis en .i. mont
16005 Et la des bras merveilles font ;
Il fierent, frapent et martellent,
Tant que li oel leur estincellent.
Qui la est cheüs entre piés, [1]
A grant dur poet il estre aidiés,
16010 Car nul n’i a qui ait varlet.
Melyador merveilles fet :
De l’espée si grans cops donne,
Avoecques ce qu’il s’abandonne
De fait et de tres grant corage,
16015 Qu’il en porte a pluiseurs damage.

  1. 16008 piés, B priès.