Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
Méliador

Et qui de Montgriès partiront.
Quant prestes furent, si monterent
14240 Et en bon arroi cheminerent
Deviers le royaume d’Escoce ;
Florée grandement l’approce.
Bien est voirs que, sus son chemin,
Elle trouva par .i. matin
14245 La damoiselle de Montrose
Qui revenoit, c’est vraie cose,
De Carlÿon, et s’en raloit
Ou pays dont partie estoit. f. 105 b
Si se fisent en ces istances
14250 Entre elles grans recognissances
Et furent .i. disner ensamble,
Et la parlerent, ce me samble,
Des proeces Melyador ;
Comment il se portoit encor
14255 Et dou grant tournoy de Tarbonne.
Cascune d’elles l’onneur donne
De pris, d’armes et de proece,
De vaillance et de gentillece
Au dit chevalier bleu armé.
14260 Durement l’ont la renommé
Entre elles les .ii. damoiselles.
Florée dist que ces nouvelles
Portera elle a Hermondine.
Jusques apriès l’eure c’on disne
14265 Furent toutdis en ce pourpos ;
Puis prisent congiet a briés mos,
Et tint cascune son chemin.
Florence, dedens brief termin,
S’en retourna a son chastiel
14270 Et Florée, en tres grant reviel,
S’en chevauca vers Montsegur.
De ce me fai je tout segur
Que moult bien y trouva le voie ;