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Méliador

« Chevaucie vers nous venant.
13930 « Je pense et croi par couvenant
« Que c’est li faucons dou tournoy
« Que on porte en la court dou roy
« Artus, ensi c’on a d’usage.
« Esconser te fault ton visage,
13935 « Par quoi pas ravisés ne soies,
« Et t’en va entre .ii. ces voies
« Veoir de loing se je di voir. »
Et cilz, qui scet bien le devoir
De son mestre faire en tous cas,
13940 S’en chevauce plus que le pas
En costiant la compagnie,
Qui bien estoit acompagnie. f. 103 a
Bien fu veüs de chiaus et celles,
Dames, chevaliers et pucelles,
13945 Li quel font partir de leur route
.I. escuier qui se desroute
Pour venir parler a celi.
Quant Lansonnès le vit vers li
Approcier, si en fu joians ;
13950 Tous quois se tient dessus les camps.
Cilz est venus vers li en l’eure.
Lansonnès se met au deseure
Et le salue belement,
Et li demande telement :
13955 « Amis, dont partés vous, sans faille ? »
Et cilz respont : « De Cornuaille
« Et de Tarbonne la cité.
« Si en alons, pour verité,
« En la court dou bon roy Artus. »
13960 — « Que ferés vous la ? Est il nulz,
« Amis, qui le peuist sçavoir ? »
Et cilz li respont : « Oïl, voir.
« Nous y portons .i. sor faucon. »
— « Et pour quele condition ? »