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Méliador

Dou pris donner ; comment on dist
13220 Et sus lequel dou tout il gist.
C’est li consaus et li acors
Que, de tous chevaliers dehors
Et qui tournoiiet a le mieus,
Point n’est nommés, si m’aÿt Diex,
13225 Fors que cilz as armes vermeilles ;
Car pour le jour a fait merveilles.
C’est cilz qui ne poet avoir blasme,
Qui brise d’une blance dame
Ses armes, ensi c’on le crie.
13230 Adont n’a pas talent qu’il die :
« Vemeci, que demandés vous ? »
Nennil ! mais lait toutes et tous f. 97 d
Passer, et de la cambre issir
Et en la sale revenir.
13235 Fenonée le faucon porte,
Et hiraut crient a vois forte :
« Le pris au rouge chevalier,
« On ne le puet miulz emploiier ;
« Tournoiiet a oultre mesure.
13240 « C’est cilz qui, par bonne aventure,
« A hui fait d’armes plus que nulz.
« Il faut que li bons rois Artus
« En soit temprement enfourmés.
« Le pris ! Le pris ! Nommés ! Nommés !
13245 « C’est voir le chevalier c’on prise,
« Qui ses rouges parures brise
« Seulement d’une dame blance.
« Il a hui passet ordenance
« De tournoy, par son hardi corps.
13250 « C’est li assens et li acors
« Des dames et des damoiselles,
« Des chevaliers et des pucelles,
« Que li faucons li demorra ;
« Mais, pour ce c’on ne le pora