Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
Méliador

Tout armé sus les chevaus montent,
A leurs vies noient n’acontent,
Mais qu’il puissent, par bien combatre,
Pris avoir et leurs corps esbatre.
 

12705
On ot au dehors la cité
De Tarbonne, pour verité,
Fait carpenter sus estançons
Cambres, logeïs et maisons,
Et toutes couvertes d’aisselles.
12710 La sont dames et damoiselles,
Des queles y a grant fuison ;
Et la devant et environ,
Sus la place qui est moult lée,
Ou il n’a tertre ne vallée,
12715 Tournieront li chevalier.
Nulz n’a o soy son escuier :
Ensi qu’il voelt si se gouverne.
La en y [ot] de chiaus d’Iberne,
De Nor[t]hombrelande et de Galles,
12720 Et dou royaume de Norgalles,
Ou moult a de bons chevaliers.
Quant on deubt assambler premiers, f. 94 a
Pour donner a tous cognissance
Qu’il se mettent en ordenance,
12725 On sonna .i. grant cor d’ivore :
Tout cil qui en ont la memore,
Sevent bien que ce segnefie.
Lors veïssiés a une fie
Chevaliers partir des arrois,
12730 Chi .vii., chi .viii., chi .v., chi .iii.,
Et s’en viennent l’un contre l’autre,
En portant espées sus fautre.
Et sitretost comme il s’approcent,
Avoech ce que de grant coer brocent,