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Froissart et Wenceslas

la biographie de Froissart n’est plus à faire. Nous ne saurions non plus songer à retracer la vie du duc Wenceslas de Luxembourg, pour lequel notre auteur entreprit la seconde rédaction de Meliador, afin d’y insérer les poésies lyriques de ce prince. Mais il nous a paru que, dans une publication destinée à faire connaître un poème de Froissart qui renferme les productions de la muse de Wenceslas, on serait heureux de trouver réuni tout ce qui a trait aux relations du plus grand écrivain français du xive siècle avec ce grand et noble seigneur.

Le prince et l’écrivain étaient à peu près du même âge. On s’accorde généralement à placer la naissance de Froissart en 1337 et c’est précisément en cette même année, le 28 février, que naquit Wenceslas[1]. Il avait pour père Jean de Luxembourg, roi de Bohême, cet ami de la France qui, durant trente ans, eut au nombre de ses serviteurs le meilleur poète français de son temps, Guillaume de Machaut, et qui périt glorieusement, en 1346, à la bataille de Crécy, dans les rangs de l’armée française ; quant à sa mère, Béatrix de Bourbon, elle appartenait à la maison royale de France. D’abord comte de Luxembourg, il en devint duc en 1354, lorsque son frère consanguin l’empereur Charles IV eut érigé le comté de Luxembourg en duché, et l’année suivante, il joignit à ce titre celui du duc de Brabant, après la mort du duc Jean III, dont il avait épousé la fille et unique héritière. Il

  1. Le 28 février 1337 (vieux style).