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Méliador

Et tout premiers y vint Florée
Qui estoit de sa loge issue. f. 67 d
9160 Jusques a la s’en est venue
Et voit le corps dou chevalier
Qui tant l’a poüt travillier,
Pour l’amour sa belle cousine,
D’Escoce ma dame Hermondine,
9165 Qui gist la mors. Sur lui s’arreste
Et li fait oster de la teste
Le hÿaume et le voit au nu.
Adont li dist par bon argu :
« Camelz, es tu venus a fin ?
9170 « Encor as tu trouvé plus fin
« Chevalier et mieulz combatant
« Que tu ne fuisses, je m’en vant.
« Je plaing ta grant chevalerie,
« Quant en bien n’estoit emploiie,
9175 « Et je ne te plain qu’un petit,
« Pour ce que fait m’as maint despit,
« A mes hommes et a ma terre.
« Or est venue fin de guerre. »
Adont Florée la ordonne,
9180 Et a .iiii. varlès le donne,
Et leur commande a ceste fois
Que il le portent a Camois.
Tantost fu fait, et de la partent
Qui, oultre ce commant, ne tardent.
9185 Venue en est Florée en l’eure
Au bleu chevalier et l’onneure
De contenance grandement,
Et li demande doucement,
Pour ce qu’ensanglanté le voit,
9190 Comment li est ; et cilz, qui doit
Respondre de coer liet et baut,
Dist : « Dieu merci, rien ne me faut. »
La est festé et conjoÿs f. 68 a