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Vie

de Franklin étoit convenable dans la situation relative où se trouvoient alors l’Amérique et la Grande-Bretagne. En homme intelligent et sage, il avoit exactement ménagé leurs intérêts divers.

L’adoption de ce plan auroit fort bien pu empêcher que les colonies anglaises ne se séparassent de leur métropole : mais c’est une question, qu’il n’est nullement aisé de décider. On peut dire qu’en mettant les colonies en état de se défendre elles-mêmes, on auroit écarté le prétexte, qui a servi à faire passer au parlement d’Angleterre l’acte du timbre, l’acte du thé et quelques autres, qui ont excité en Amérique un esprit de mécontentement, et occasionné par la suite la séparation des deux peuples. Mais d’un autre côté, on doit considérer que quand ces actes ne seroient point émanés du parlement, les Américains n’auroient pas tardé à briser les entraves que l’Angleterre mettoit à leur commerce, en les forçant de ne vendre leurs productions qu’aux Anglais, et de leur acheter les marchan-