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Vie

Mais il me survint alors un autre embarras, auquel je ne croyois pas devoir m’attendre. Le père de Meredith qui, suivant nos conventions, s’étoit chargé de payer en entier le fonds de notre imprimerie, n’avoit payé que cent livres sterlings. Il en étoit encore dû autant ; et le marchand impatienté d’attendre, nous fit assigner. Nous fournîmes caution, mais avec la triste perspective que si l’argent n’étoit pas prêt au temps fixé, l’affaire seroit jugée ; le jugement mis à exécution, nos belles espérances s’évanouiroient, et nous resterions entièrement ruinés, parce que notre presse et nos caractères seroient vendus, peut-être à moitié prix, pour payer la dette.

Dans cette détresse, deux vrais amis, dont le procédé généreux sera présent à ma mémoire, aussi long-temps que j’aurai la faculté de me souvenir de quelque chose, vinrent me trouver séparément, à l’insu l’un de l’autre, et sans que j’eusse eu recours à eux. Chacun d’eux m’offrit de m’avancer tout l’argent qu’il