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de B. Franklin.

et de miss Read, qui me donnoit de temps en temps, beaucoup d’inquiétude, j’entrevis que quelque vraie qu’elle pût être, cette doctrine n’étoit pas très-utile. Je commençai à avoir une idée moins favorable du pamphlet que j’avois composé à Londres, et auquel j’avois mis pour épigraphe ce passage du poëte Dryden :

Oui, tout est bien, malgré nos préjugés divers.
L’homme voit qu’une chaîne embrasse l’univers :
Mais de l’anneau qu’il touche, en vain son œil s’élance,
Il ne peut remonter jusques à la balance,
Où tout, avec sagesse, est pesé dans les cieux.

[1]

L’objet de ce pamphlet étoit de prouver que, d’après les attributs de Dieu, sa bonté, sa sagesse, sa puissance, rien ne pouvoit être mal dans le monde ; que le vice et la vertu n’existoient pas réellement, et n’étoient que de vaines dis-

  1. Voici les vers anglais :


    Whatever is, is right ; though purblind man
    Sees but a part of the chain, the nearest link,
    His eyes not carrying to the equal beam
    That poises all bove.