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de B. Franklin.

voir ce que c’étoit. Keimer étoit dans la rue ; il me vit, et d’un ton haut et courroucé, il me cria de faire attention à mon ouvrage. Il ajouta quelques mots de reproche, qui me piquèrent d’autant plus qu’ils étoient prononcés dans la rue, et que les voisins, que le même bruit avoit attirés à leurs fenêtres, étoient témoins de la manière dont on me traitoit.

Keimer monta sur-le-champ à l’imprimerie, et continua à déclamer contre moi. La querelle s’échauffa bientôt des deux côtés ; et Keimer me signifia qu’il falloit que je le quittasse dans trois mois, comme nous l’avions stipulé, regrettant d’être obligé de me garder encore si long-temps. Je lui dis que ses regrets étoient superflus, parce que je consentais à le quitter sur-le-champ. Je pris, en effet, mon chapeau, et je sortis de sa maison, priant Meredith de prendre soin de quelques objets que je laissois, et de les apporter chez moi.

Meredith vint le soir. Nous parlâmes quelque temps du mauvais procédé que