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de B. Franklin.

pour m’asseoir. Sur la cheminée étoit un tableau de sainte Véronique, déployant son mouchoir, où l’on voyoit l’empreinte miraculeuse de la figure du Christ ; ce qu’elle m’expliqua avec beaucoup de gravité. Son visage étoit pâle ; mais elle n’avoit jamais été malade ; et je puis la citer comme une autre preuve du peu qu’il faut pour maintenir la vie et la santé.

À l’imprimerie, je me liai d’amitié avec un jeune homme d’esprit, nommé Wygate qui, étant né de parens riches, avoit reçu une meilleure éducation que la plupart des autres imprimeurs. Il étoit assez bon latiniste, parlait facilement français, et aimoit beaucoup la lecture. Je lui appris à nager, ainsi qu’à un de ses amis, en me baignant seulement deux fois avec eux. Ils n’eurent plus ensuite besoin de leçons. Un jour nous fîmes la partie d’aller par eau à Chelsea, pour voir le collège et les curiosités de don Saltero. Au retour, cédant aux sollicitations du reste de la compagnie, dont Wygate avoit excité la curiosité, je me